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Christian CAMUS

Du 3 au 18 mars 2001


 
       
 
MORNANT Côté nature avec Christian Camus

(Le Progrès 04/03/2001)
Pour deux semaines, le peintre grignerot Christian Camus a accroché ses huiles et ses aquarelles à la Maison de pays. Ce sera l'occasion pour cet artiste autodidacte, de faire redécouvrir ses nombreux paysages où seule la nature est fil conducteur du pinceau. C'est en 1974 que Christian Camus « hérite » de la boite de peinture un peu desséchée de son beau-père et qui lui vient l'envie de transmettre sur la toile, à l'huile ou à l'aquarelle, les nombreux paysages qu'il rencontre au fil de son métier de représentant de commerce. En sillonnant la France, il capture un arbre tourmenté, un méandre de rivière, une barque oubliée, un ciel rougi par le vent. De toile en toile, son style s'affirme et ses amis peintres de renoms lui donnent l'envie, non seulement de se surpasser mais aussi de s'améliorer. Chaque dimanche, il prend son chevalet et s'installe dans la campagne, et seul devant le grand tableau de la nature, délimitant son horizon, il entreprend la traversée du miroir. Se confondre avec la bise qui agite les saules, arrêter la course des nuages, effeuiller timidement quelques fleurs ou glaner quelques foins brûlés par le soleil d'été. Quand il rentre, il redéroule le fil de la journée et reprend, telle Pénélope, la toile inachevée. A ses côtés, Nicole, l'épouse, la critique de la première heure, émet un avis, un souhait que parfois il partage ou parfois il ignore. II peaufine, ajoutant la clarté du petit matin ou l'onde qui ondule sous le crépuscule. Depuis plus de vingt ans, il fait couler sa peinture sur les toiles mais son coeur a un rêve, celui de modeler, sculpter la terre et rendre vivants quelques corps de femme, quelques visages qu'ils n'arrivent pas à rendre avec son pinceau. Mais s'il se dit « un peu nul » pour ce genre d'exercice et qu'il cherche encore le mentor qui guidera son bras, soyons persuadés que cet artiste à la sensibilité presque féminine, sera créer des formes, non pas parfaites, mais pétri de vie, de sincérité et d'amour. Car c'est la passion qui guide son pinceau et c'est avec le même élan amoureux qu'il façonnera l'argile. 45 huiles et une vingtaine d'aquarelles sont donc accrochées aux cimaises de la Maison de pays jusqu'au 18 mars. Si l'envie vous prend de vous perdre sur les bords de la Loire, de respirer la douceur angevine qu'il a ramenée de son ancienne demeure ou tout simplement de vous évader dans la profondeur de ses toiles, n'hésitez pas.
Et puis, parce qu'il sera présent sur les lieux, faites un petit bout de chemin avec lui et laissez-vous guider. Le cicérone est d'exception.    N.P.